vendredi 19 mars 2010

La colère de Banshee

« La colère de Banshee » de Jean-François CHABAS et illustré par David SALA m’avait fait de l’œil avec sa couverture aux reflets d’or mais ce sont les mots de Mirontaine qui ont fait le reste.

© Jean-François CHABAS et David SALA/ Casterman

Je l’ai acheté et le lis avec beaucoup de plaisir (et de théâtralité) à notre loupiot. Il faut bien le dire, quelques crises sont survenues dernièrement. Des sentiments très forts l’empoignent tout entier et il ne sait pas encore comment contrôler l’absence des êtres aimés. Les colères sont alors très très violentes.

Banshee est une enfant princesse : cheveux dorés, yeux étincelles, robe miroitante. Elle est en colère et ne supporte pas de voir le monde autour d’elle ne pas en être ému. D’une démarche électrique, au sens propre carbonisante, elle va ordonner aux éléments de se déchainer. Le temps calme ne dure pas, le vent devient tempête, la mer houleuse fait peur aux marins experts de la mer, le requin est obligé de se sauver aussi. Mais quelle est la raison de la colère de Banshee ?

© Jean-François CHABAS et David SALA/ Casterman

Outre cette anecdote, j’ai beaucoup aimé les éléments naturels qui prennent de l’ampleur, de la puissance, devenant source de frayeur. Et que dire de cette enfant qui ne conçoit pas être extérieur au monde, pas en son centre.
L’émotion, elle aussi, est très bien amenée. Une émotion si forte, si oppressante, si englobante, qu’il faut le crier au monde entier. Une banshee, sorcière, n’a pas la convenance de société de se murer dans le silence, le défoulement est visible et aux proportions extraordinaires. La petite a peut-être exagéré mais comment vraiment se rendre compte des frustrations d’un enfant…

© Jean-François CHABAS et David SALA/ Casterman

Les illustrations de David SALA sont magnifiques. Effectivement les fonds ressemblent à du Gustav KLIMT comme l’indiquait Mirontaine. J’ai cru y voir aussi une sorte de préraphaélisme dans la peinture de ces deux femmes, la fille et sa mère. Et puis, mais est-ce vraiment cela, un peu de John BAUER dont je montrais là quelques illustrations et que l'on peut retrouver sur ce blog aussi en cherchant par son nom… une enfant blonde dans une nature haute et sauvage, marchant, se précipitant.
Les couleurs sont très belles et ces effets dorés offrent vraiment un plus, féérique, enfin de sorcière, quoi !

Bauchette a aussi beaucoup apprécié et vous offre un très beau billet
5/24

2 commentaires:

  1. Oh merci beaucoup pour ta gentille appréciation. Ton billet est vraiment intéressant. Je n'avais pas fait le rapprochement avec les préraphaélites mais effectivement ça se tient. Je suis contente de pouvoir une nouvelle fois partager ce coup de coeur car cet album est une pépite.

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  2. Bauchette: bienvenue entre mes billets. De rien!

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