vendredi 31 août 2012

Le Garçon qui voulait devenir un Etre Humain

"Le Garçon qui voulait devenir un Être Humain" de Jorn RIEL, adapté par Emmanuelle BEULQUE, et illustré par Christel ESPIE est une magnifique trilogie. Ces albums illustrés offrent là un pont d'or entre l'album pou enfant et le roman pour adolescent.
© Jorn RIEL et Christel ESPIE/ Sarbacane

- Le naufrage-
Leiv est un jeune garçon Islandais qui vient de perdre son père. Pour le venger, il suit son assassin, Thorstein, banni d'Islande. Mais la confrontation entre les deux hommes n'aura pas lieu. A sa place une amitié se crée sur ce drakkar parti vers les terres du Groenland.
Puis l'accident, le bateau chavire, Leiv survit en dérivant sur un morceau de bois au bout duquel est attaché un cheval noyé qui flotte avec lui. Il sera découvert par un frère et une soeur Inuits, Apuluk et Narua.
Leiv, impressionné par les moeurs des Inuk et très attaché à ses nouveaux amis, va vivre avec eux au point de vouloir devenir un Être Humain, nom que ce donne les Inuits.

© Jorn RIEL et Christel ESPIE/ Sarbacane

- Les frères sanguinaires -
Les trois amis suivent les migrations saisonnière mais se retrouvent perdus après une partie de chasse. Thorstein n'est pas mort, il a réussit à émigrer au Groenland et découvrent les trois jeunes gens.
Ils rencontrent aussi les frères Vikings à la réputation meurtrière.

© Jorn RIEL et Christel ESPIE/ Sarbacane

- Le voyage -
Un semblant de paix règne au Groenland entre Islandais et Inuits pourtant le voyage engagé par Leiv, Apuluk, Narua et Solvi, esclave islandaise tirée des griffes des frères Vikings, les poussera à se confronter à d'autres marins redoutables, les trafiquants d'esclaves Anglais.

© Jorn RIEL et Christel ESPIE/ Sarbacane

Je reviendrais sur le texte de Jorn RIEL, fabuleux à bien des niveaux quand je reprendrais le roman adulte du même nom dont je pense que l'intégralité du texte est repris ici.
Alors oui le texte est dense, le vocabulaire complexe et aussi parsemé de mots inuits propres au matériel, aux habits, à la vie de tous les jours (et d'un seul islandais, insultant). L'auteur a une admiration pour ce peuple et cela se sent à toutes les pages. Ce récit initiatique est en effet plein de sagesse, d'entraide, de promiscuité solidaire, de liberté, de non propriété, de respect de la nature en y prélevant la nourriture, la peau, les fourrures, la graisse et le combustible.
Le propos est aussi plein de vie et on ne se doute pas à quel point elle est dure en Arctique... la chasse, les combats avec les ours polaires, le froid, les gelures, les tempêtes de neige mais aussi les confrontations des Inuits avec les émigrants.

© Jorn RIEL et Christel ESPIE/ Sarbacane

Le texte fort de Jorn RIEL est ici porté par les illustrations de Christel ESPIE offrant plus qu'une simple image. Ses pages entières et double-pages sont comme des tableaux et apportent l'ampleur d'une fresque.
Les combats, les personnages ont de la force et de la consistance. L'arctique est aussi dépeint comme un personnage principal, la neige n'est pas que blanche, le ciel est expressif.

Cette alliance, album illustré et roman, est parfaite pour découvrir un grand texte en offrant assez de couleurs, de textures et d'emphases visuelles pour attirer les plus jeunes lecteurs. Un bijou!

© Jorn RIEL et Christel ESPIE/ Sarbacane

samedi 25 août 2012

Le philosophe et le loup


"Certains trouvent cruel de dresser des chiens, et à fortiori des loups, comme si l'on allait leur briser le tempérament et en faire des animaux définitivement soumis. Bien au contraire: le fait de savoir exactement ce qu'on attend de lui donne énormément d'assurance, et donc de calme, à un chien ou un loup. Friedrich Nietzsche a souligné cette dure vérité: ceux qui ne peuvent pas se discipliner eux-même tomberont vite sur un tiers qui s'en chargera à leur place. [...] Il existe un rapport profond et important entre la discipline et la liberté: loin d'être l'ennemie de la liberté, la discipline est ce qui la rend possible sous ses formes les plus nobles. Sans discipline, il n'est pas de véritable liberté, seulement de la licence."
(Extrait de "Le philosophe et le loup, Liberté, fraternité, leçons du monde sauvage" de Mark ROWLANDS) *source image

samedi 18 août 2012

Triste chose


Mon chat qui léchait sa queue,
se dit, ronronnant comme un dieu :
Si je devenais cor de chasse !
et il souffla au bout de sa queue :
Chat gonfla,
Queue s’ébouriffa,
Tout éclata,
Même le chat

Paul FORT (Illustration de Matte STEPHENS)

mardi 14 août 2012

Si

Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir;
Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre;

Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d'un mot;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frères,
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi;

Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n'être que penseur;
Si tu sais être dur, sans jamais être en rage,
Si tu sais être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral et pédant;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois les Dieux la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un homme mon fils !

Rudyard KIPLING (et tableau de Costa DVOREZKY, source, qui a chaque fois me donne cette impression de spontanéité et de vie)

vendredi 10 août 2012

Tête de faune

Dans la feuillée, écrin vert taché d'or,
Dans la feuillée incertaine et fleurie
De fleurs splendides où le baiser dort,
Vif et crevant l'exquise broderie,

Un faune effaré montre ses deux yeux
Et mord les fleurs rouges de ses dents blanches
Brunie et sanglante ainsi qu'un vin vieux
Sa lèvre éclate en rires sous les branches.

Et quand il a fui- tel qu'un écureuil-
Son rire tremble encore à chaque feuille
Et l'on voit épeuré par un bouvreuil
Le Baiser d'or du bois, qui se recueille.

Arthur RIMBAUD (Bas-relief de Georges ARTEMOFF, source Musée Goya, musée d'art hispanique)

mercredi 8 août 2012

Le livre épuisé

 © Frédéric CLEMENT/ Ipomée - Albin Michel

"Le livre épuisé" de Frédéric CLEMENT est un conte sur le voyage et la fin du voyage.
Un vieux livre vient de tomber dans le désert, un garçon l'ouvre, les pages vont parler pour la dernière fois.
"Je suis un livre vieux, un vieux livres d'images
fatigué, lissé par tant de mains que mes couleurs
s'écaillent et laissent sur le bout de vos doigts
des paillettes d'argent comme les papillons, usé
par tant de visages que les grains de mon papier
s'effritent comme le sable de ton désert."

Les pages dévoilent la ville, son architecture, ses lumières et ses néons, son clair obscur, le fleuve, la lune. Cette impression d'urbanité.
Puis l'eau et la violence des éléments... un orage, une tempête, comme aussi une part du voyage, un élément exotique par rapport à ce désert. La recherche est infinie, celle de la neige mais pas que.

© Frédéric CLEMENT/ Ipomée - Albin Michel

Frédéric CLEMENT offre là encore un livre poétique. Des photographies dans la ville, des flaques, des pigeons, des escaliers, des détails de sculpture apportent le voyage inversé ou l'origine du livre. Les encres marquant le désert offre le présent, le dernier partage, la fin du message et son recommencement dans les yeux et la tête de l'enfant.
© Frédéric CLEMENT/ Ipomée - Albin Michel

Aussi le livre s'ouvre sur ses illustrations, mystérieuses, poétiques et oniriques. La poésie est ainsi dans la forme et le contenu.
© Frédéric CLEMENT/ Ipomée - Albin Michel

J'aime aussi particulièrement cette composition en bas de page, une nature morte du livre et de la vie, décomposition organique et flétrissure. La poésie est bien comme l'ouverture des possibles et de l'imaginaire. Et oui Malice, j'avais été mise en appétit par chez toi, ici donc.

mardi 7 août 2012

Loin des bras

"Loin des bras" de Metin ARDITI nous plonge dans les solitudes d'une communauté.
L'Institut Alderson est une école renommée en Suisse. Les parents fortunés envoient leurs fils pour leur faire profiter d'une éducation de qualité: enseignement de premiers niveaux incluant le sport comme dépassement de soi et la danse comme entrainement à la vie.
Mais depuis la mort du fondateur, sa veuve entrevoit la fin de l'Institut. Il faut remplacer certains professeurs, minimiser les coûts... peut-être même vendre.
Vera D'Abundo arrive pour un remplacement comme professeur d'Italien. Elle est au bord de l'effondrement. Et par elle, tous les liens se détricotent et les cheminements se dévoilent.

Chaque membre de l'équipe dirigeante, enseignante ou d'organisation, a eu une vie avant l'Institut, pleine de secrets que tous connaissent pourtant. Des amoures contre-nature ou homosexuelle, le rôle d'un homme pendant la guerre, la culpabilité d'une mère, la dissimulation, la honte, l’opprobre antisémite, l'éducation privilégiée mais aussi sacrifiée, les conséquences de la collaboration.
"- Ici, c'est la foire aux voiles déchirées. Chacun a subi la tempête. C'est d'ailleurs ce qui nous rassemble. Les élèves, les professeurs, le personnel, Mme Aldersson... il y aurait du boulot pour une escouade de couturières... Du genre qui cousent sur des machines à gros fil! Des enfants qui, à sept, huit, dix ans, croisent à peine leurs parents... Qui des mois durant ne reçoivent aucune caresse... Qui restent à l'Institut des huit, dix, onze ans! Vous imaginez leur état à la sortie? Ces garçons resteront des mal-aimés toute leur vie."

Ce livre parle de douleurs et de culpabilités. Les femmes et hommes se débattent avec un passé. Ils ont subis et se sentent dans l'obligation de continuer à subir. A l'Institut, l'organisation est rodée, l'emploi du temps chronométré, les enseignants sont impliqués dans le rouage. Et pourtant ils n'ont pas prise sur leur présent, comme une parenthèse. La modification de structure à prévoir pour l'Institut et l'arrivée de la nouvelle recréaient des liens et focalisent les souffrances de tous.

Et là, c'est l'école et la vie.
Le décalage entre les attentes parentales, vouloir le mieux, vouloir la fierté, vouloir que son enfant "brille", et la vie, pleine d'abandons, d'exigences personnelles, de solitudes.
Chacun cherche un pis-aller, une attache... mais seul: prendre des photos pour trouver une maitrise, traduire un auteur pour garder une identité, jouer pour oublier, etc...
" - C'est important d'attaquer avant la note, fit Gülgül. On n'est pas à l'école, n'est-ce pas? On est dans la vie... Dans la vie, on attaque la vie, n'est-ce pas? On saute sur la vie. Allez, on attaque juste un peu avant la note."

Tout au long apparait cette mise à l'écart, des enfants par leurs parents, des adultes par la vie. Mais le soulagement, le lâcher-prise seront peut-être au rendez-vous... par le pire ou par la danse.
"C'est ça, la consolation, fit Irène.
Elle laissa passer un silence et ajouta:
- C'est quand on est prêt à être blessé à nouveau. La voilure s'est déchirée, on l'a descendue, on l'a recousue et on l'a hissée. On reprend la mer.
Elle ajouta d'une voix à peine audible:
- Il a quelque chose de monstrueux, ce mot de consolation. Un beau jour, le passé se fait plus petit. Et on a honte de mieux vivre."

Il faut peut-être être "setchmé", choisis... ou se choisir comme quelqu'un de bien.

dimanche 5 août 2012

La grenouille bleue

I- Prière au bon forestier
Nous vous en prions à genoux, bon forestier, dites-nous-le!
A quoi reconnait-on chez vous la fameuse grenouille bleue?

A ce que les autres sont vertes? A ce qu'elle est pesante? Alerte? Ce qu'elle fuit les canards? Ou se balance aux nénuphars?

A ce que sa voix est perlée? A ce qu'elle porte une houppe? A ce qu'elle rêve par troupe? En ménage? ou bien isolée?

Ayant réfléchi très longtemps et reluquant un vague étang, le bonhomme nous dit:
Eh, mais, à ce qu'on ne la voit jamais.

II- Réponse au forestier
Tu mentais, forestier. Aussi ma joie éclate! Ce matin je l'ai vue: un vrai saphir à pattes. Complice du beau temps, amante du ciel pur, elle était verte mais réfléchissait l'azur.

Paul FORT

vendredi 3 août 2012

Les arbres pleurent aussi

©Irène COHEN-JANCA et Maurizio A.C.QUARELLO/ Rouergue

Je l'avais vu dans les rayonnages, je l'avais vu commenté dans des blogs de qualité, alors quand j'ai pu l’emprunter, je n'ai pas hésité. "Les arbres pleurent aussi" de Irène COHEN-JANCA et illustré par Maurizio A.C.QUARELLO est une très belle proposition pour commencer à parler de la seconde guerre mondiale et de la question juive.

Les arbres ne parlent pas, ils restent muets... les arbres ne disent rien et pourtant. Un arbre de la ville, témoin de tous les âges, des jeux, des amoureux, des vieux et des oiseaux, un arbre de plus de cent ans s'apprête à parler. Il va mourir, "un minuscule papillon mine [ses] feuilles".
Il va prendre la parole contre l'oubli et c'est tout un pan de la grande histoire qui apparait.
"Moi, le marronnier dans le jardin de la maison 263, Canal de l'Empereur, j'ai donné à une jeune fille de treize ans, captive comme un oiseau en cage, un peu d'espoir et de beauté."

©Irène COHEN-JANCA et Maurizio A.C.QUARELLO/ Rouergue

Dans la grande Histoire, une plus petite, une qui a le pouvoir de l'identification... une émotion enfantine, bien-sûr il s'agit d'Anne FRANCK, cette jeune juive qui a vécu en clandestinité dans un espace caché d'une maison pendant l'extermination des juifs.

Par la voix du marronnier se décrit une politique, une interdiction au départ qui devient même celle d'exister. La violence est ici retranscrite par les illustrations, fortes, de QUARELLO. Des soldats, des bombes, des camps de concentration. Le texte lui est plus accessible, quoique tout est dit. Elle n'est plus libre, elle sera dénoncée, envoyée en camp où elle mourra.

©Irène COHEN-JANCA et Maurizio A.C.QUARELLO/ Rouergue

Mais l'angle d'approche est subtile. Sans nous donner tous les détails, certains extraits du "journal d'Anne Franck" sont repris. Ceux où la vue de la lucarne donne de l'espoir aux enfants captifs. Cet arbre, témoin des saisons, de la vie autour. Cet arbre appelant le renouveau du printemps.
La marronnier pleure, il veut témoigner avant de tomber abattu. Lui survivra d'une certaine manière grâce à son greffon, comme un double de lui... mais il témoigne pour que l'arbre nouveau fasse siennes les racines et la mémoire humaine.

Les illustrations couleurs sépia et jaune (de l'étoile) donnent des impressions lentes, longues, lourdes, pesantes de sens. Anne FRANCK apparait, en ombre, à travers la vitre, dans une flaque avec déjà son identité et sa vie volées.

Le propos n'est pas expurgé mais reste succinct, ouverture à plus de détails. En cela il est plus accessible que cet autre album jeunesse magnifique, "Fumée" d'Anton FORTES et illustré par Joanna CONCEJO. L'avis tentateur de Lily est ici.

mercredi 1 août 2012

Balthazar et les couleurs de la vie et des rêves aussi

Je ne vous ai pas encore parlé des nouvelles sorties de chez Hatier jeunesse suivant la pédagogie Montessori. Quand j'ai eu besoin de présenter ces applications ludiques (et non moins intéressantes) en fonction de l'âge du lutin (soit il y a 3 ans), je n'arrivais pas à trouver tous les thèmes: la collection "Aide moi à faire seul" dont je vous parlais là était en fait en train de faire peau neuve.

Les thèmes sont repris sur des formats plus grands et offrant encore plus de fenêtres à ouvrir. Les propositions sont encore plus ludiques même si plus fragiles. Alors non je ne les ai pas rachetés, même s'ils sont un tant soit peu différents mais je n'ai pas pu résister à emprunter celui-ci car même si je n'ai pas l'ancienne édition revisitée et même si le lutin est "plus grand" sa déficience des couleurs (daltonisme) est très présente.

© Marie-Hélène PLACE et Caroline FONTAINE-RIQUIER/ Hatier jeunesse
 
"Balthazar et les couleurs de la vie et des rêves aussi" de Marie-Hélène PLACE et illustré par Caroline FONTAINE-RIQUIER est une très belle proposition, plus riche que la première.

Les couleurs sont découvertes grâce à la nature, à l'arc-en-ciel mais aussi à des aides visuelles. La poésie est là, le dessin toujours doux et les interactions présentes.

© Marie-Hélène PLACE et Caroline FONTAINE-RIQUIER/ Hatier jeunesse 

Bien-sûr j'ai adoré les ronds transparents marquants les mélanges et explicitant les couleurs... aussi pour avoir essayer de faire de même.
Mais voilà, j'ai un bémol et il est de taille... malheureusement. Le choix des aquarelles apportent de superbes nuances mais pour un enfant daltonien, ce n'est plus accessible...

© Marie-Hélène PLACE et Caroline FONTAINE-RIQUIER/ Hatier jeunesse 

Le lutin m'a dit qu'elles (les auteures) avaient fait une erreur, elles n'avaient pas pris le même violet des deux côtés de l'arc-en-ciel. Mais si, et pourtant ce léger contraste différentiel d'avec le bleu lui indiquait le contraire.
© Marie-Hélène PLACE et Caroline FONTAINE-RIQUIER/ Hatier jeunesse 

Et aussi ces transparents... le rouge est en fait déjà une nuance de rose violine... alors oui, le violet obtenu est magnifique, reflète bien le chapeau de magicien mais il est étranger à une vision de daltonien.

Bon je m'arrête là. Je confirme ici un très beau livre permettant aux plus jeunes enfants de se retrouver, de comprendre les couleurs et d'en faire les leurs avec poésie. Il suffira seulement de ne pas le proposer seul, sans accompagnement, à un enfant daltonien.