dimanche 17 novembre 2013

Théorie sur la destinée et le caractère - Canada


"Pendant toutes ces années, j'ai repensé à son regard, à la façon dont il avait changé. Et comme il allait lui-même provoquer des changements considérables, je me suis dit que, peut-être, des capacités refoulées se reflétaient sur son visage. Il était en passe de devenir ce qu'il avait sans doute toujours été. Il avait simplement fallu qu'il use toutes les couches superficielles de son être pour laisser voir le fond de sa nature. J'ai observé le phénomène sur le visage d'autres hommes. Des hommes sans feu ni lieu, vautrés sur le trottoir, devant des bars, des jardins publics, des dépôts d'autobus, en train de faire la queue devant la porte d’institutions charitables où échapper à la longueur de l'hiver. Sur leurs visages - beaucoup étaient beaux, mais ravagés - j'ai vu les vestiges de ce qu'ils avaient failli être, sans y parvenir, avant de devenir ce qu'ils étaient. C'est une théorie sur la destinée et le caractère qui ne me plaît pas et à laquelle je ne veux pas adhérer. Mais elle est là, en moi, comme un impitoyable récit en sous-main. De fait, je ne croise jamais un homme ravagé sans me dire: Voilà mon père, mon père est cet homme-là. Je l'ai connu dans le temps."

mercredi 13 novembre 2013

N'y a-t-il personne pour se mettre en colère?

J'aime beaucoup la poésie de cet auteur, Toon TELLEGEN, ce médecin devenant auteur jeunesse et donnant la voix à de petits (ou gros) animaux. Des petits riens, des petits bonheurs, des petits partages, du quotidien mais aussi ce qui fait le lien, le charme, l'amitié. Je vous donnais là un exemple de sa poésie, "La boîte à fêtes", extrait de "L'anniversaire de l'écureuil" ou là une idée de l'ours glouton, extrait de "Lettres de l'écureuil à la fourmi".
Vous ne serez pas étonné de savoir que le premier livre en ma possession fut celui illustré par Kitty CROWTHER pour qui j'ai une admiration intense, autant pour son art, que pour la sensibilité qu'elle met entre chaque touche colorée et chaque mot. Le premier volet avait été illustré par Alex SCHEFFLER, chacun pouvant être lu de manière complètement autonome, les caractères et les relations entre les animaux s'intensifiant juste au travers de leurs histoires.

© Toon TELLEGEN et Marc BOUTAVANT/ Albin Michel jeunesse


"N'y a-t-il personne pour se mettre en colère?" de Toon TELLEGEN et illustré pour ce troisième volet par Marc BOUTAVANT est une superbe proposition. Il s'agit là de la plus accessible des trois par rapport à la quantité de texte. Ici les chapitres sont plus courts et le sujet aussi permet de s’immerger plus facilement.

Tout le monde dans ce bois est en colère... ou presque. Il y en a pour qui la colère est une seconde nature : le daman est un colère contre le soleil, l'éléphant contre lui-même, le rhinocéros et l’hippopotame mutuellement ou d'une autre manière la musaraigne et le cochon de terre. Le scarabée et le ver de terre font une compétition de colère.
Il y a d'autres animaux (le hérisson ou le grillon) pour lesquels la colère est un mystère à élucider. Il faut l'apprendre, l'acheter à l’écrevisse, la comprendre, la faire sienne. Et puis il y a les animaux qui, par amitié, apprennent aux plus timides à faire venir la colère, aux plus hargneux à la faire partir.
Somptueux chapitre de la musaraigne qui souhaite mettre à bout l'écureuil.

© Toon TELLEGEN et Marc BOUTAVANT/ Albin Michel jeunesse


Les scènettes sont magnifiques et pleine d'humour. Comme toujours Toon TELLEGEN a de la poésie dans les dialogues, une subtilité et une sensibilité poussées, tout est en finesse.
Mais ce qui fait vraiment de ce troisième livre une apothéose est le kaléidoscope des émotions proposées. Les manifestations de colères, d'agacement, de découragement, de mélancolie, de frustration, sont autant dans les propos, les attitudes, les manques de respect que dans une mise en situation, une imagination sur la vie. Il s'agit là d'une vraie grammaire émotionnelle et une éducation à la vie : à la seconde lecture, une manière de reconnaitre, de distinguer, de laisser passer et de faire partir... (c'est comme une manière bouddhiste d'envisager les émotions: la souffrance est au sein même de la vie, les émotions sont une part de nous, doivent être prises en considération, être vécues et s'évacuer comme une gros nuage poussé par le vent... le crapaud est là bien loin de la grenouille, calme et attentive, d'Eline SNEL... mince je devais en parler il y a déjà bien longtemps, ici ou ailleurs!).

© Toon TELLEGEN et Marc BOUTAVANT/ Albin Michel jeunesse


Les illustrations de Marc BOUTAVANT proposent encore là des animaux bien campés, stylisés et très attachants. Mais c'est aussi des mises en ambiances, des doubles pages en clair-obscur, des éléments piquants, éclaboussants, venteux. Au fil des pages, le bois, la mare, les herbes prennent possession des lieux, offrent un paysage mais aussi certaines fois un miroir des émotions. Magnifiques effets de feuilles, de vents, de reflets. Superbement abouti.

mardi 12 novembre 2013

Le grand arbre et autres histoires

Je vais vous parler d'un livre que je n'ai pas. Parce qu'il ne faut surtout pas passer à côté. Il s'agit d'une compilation de 4 histoires écrites et illustrées par Rémi COURGEON"Le grand arbre", "Invisible mais vrai", "Trois jours en plus" et "Les cheveux de Léontine". Et il ne faut pas bouder son plaisir quand nous pouvons retrouver 4 récits d'une sensibilité fine pour un prix raisonnable. Les deux premières histoires étaient sorties en petit format souple et peu cher mais là, retrouver aussi deux grands albums déjà édités c'est comme un cadeau.
Alors pourquoi me permettre d'en parler: parce que si vous ne connaissez pas encore Rémi COURGEON, après les prix reçus par son album "Brindille", je ne peux que vous convier à son univers et parce que sur les quatre histoires, j'en ai tout de même 3!

© Rémi COURGEON/ Mango jeunesse

Je ne vous parlerais donc pas de ce fabuleux "Trois jours en plus", mon avis est ici, ni de "Invisible mais vrai" avis là mais du "Grand arbre".

 © Rémi COURGEON/ Mango jeunesse

Un riche monsieur est en voyage d'affaires et survole un magnifique arbre. C'est décidé, il le veut près de sa piscine. Il peut tout acheter alors voici tout un groupe de personnes et de machines en train de déraciner le grand arbre. Oui mais voilà, une de ses racines est soudée à une autre, celle d'un petit arbre, planté chez la voisine, une vieille dame. Pas de souci, on coupe. Non ce n'est pas possible disent les jardiniers. Le secrétaire de l'homme riche tente d'intercéder pour récupérer le second arbre mais pas moyen. L'homme riche se déplace alors lui-même chez la voisine. Il était attendu, elle lui offre le thé et les tuiles aux amandes.
Et l'homme est déstabilisé. Personne ne prend soin de lui. La parole de la femme a coupé la dynamique de vie de l'homme. Pourquoi, comment? Peu importe, c'est l'anniversaire de la dame et l'homme lui demande ce qui lui ferait plaisir: de ré-enraciner le grand arbre. L'homme congédie son personnel et se met à la tâche.

© Rémi COURGEON/ Mango jeunesse

Il y a dans cette histoire un rêve de gosse, inassouvi, un manquement qui, sûrement à force d'être répété, amène une manière de vivre. L'homme riche peut tout acheter mais il semble que le regard de la vieille femme le laisse démuni, désorienté, prêt à nouveau au contact, à l'échange.
Ce pourrait être un conte écologique: le grand arbre est soudé à un autre, il ne sera pas déraciné mais restera dans sa terre d'origine. Au début cela fait un peu penser à "Mia et les Migou" mais non.
C'est une tâche longue, dure, un labeur quotidien, qui pourrait être trivial mais qui n'est là pas, ne l'est plus. Il y a du partage, de la vie. L'homme s'enracine dans ce qu'il aime. Et le dernier coup de fil est magnifique.

© Rémi COURGEON/ Mango jeunesse

Je n'ai pas lu "Les cheveux de Léontine" mais je suis sûr d'y trouver de cette sensibilité aux autres, à la différence, un retour à certaines valeurs. Non, rien de moralisateur, juste un petit encart sur du réactif.
Rajout du 16/04/2015: voici "Les cheveux de Léontine" lu ici.

Zizi, lolos, smack !

Je vous avais présenté une pépite en documentaire jeunesse sur l'éducation sexuelle dans son ensemble (la sensibilité, le contact, les sentiments et bien-sûr les organes génitaux!). Une magnifique proposition pour une réflexion de fond mais la "légèreté taquine" dans tout cela. Oui, oui j'entends d'ici quelques voix reprochant à mon premier choix, presque exclusif (?!), d'être intellectualisant et pas très libérateur de tension pour les petits curieux. Bon allez, de quoi les dérider et leur donner envie de feuilleter encore et encore, tout en pouffant et tout en découvrant.


© Delphine GODARD et Nathalie WEIL et illustré par Stéphane NICOLET/ Nathan


"Zizi, lolos, smack!" de Delphine GODARD et Nathalie WEIL et illustré par Stéphane NICOLET est un livre à nombreux rabats. Le texte est clair, très complet en terme d'informations.
 Pour ce qui concerne le plus sérieux: une explication de la puberté, des transformations physiques du corps entier, la voix qui mue, la pilosité qui vient pour les garçons comme pour les filles; un décryptage complet des organes génitaux; une description de la menstruation, de la fécondation (en terme de spermatozoïdes et d'ovules, entendons-nous bien, pas de mécanisme d'encastrement figuré... il vous faudra là vous référerez à une autre ressource, par exemple Titeuf dans le billet concernant une certaine éducation sexuelle); une description de la vie in utero, des mises en garde sur la protection sexuelle et sur l'inceste ou la protection des mineurs.

© Delphine GODARD et Nathalie WEIL et illustré par Stéphane NICOLET/ Nathan

Pour le plus jouissif (non, non, sans jeu de mots) des doubles pages plus douces: les à priori sexués (elle est douce, il aime le foot), les animaux les plus bêtes de sexe, des descriptions humoristiques... il faut soulever les rabats pour découvrir le sexe du "David" de MICHEL-ANGE ou du premier couple de CRANACH Le jeune; les seins sont des pommes, des poires, des melons; les érections (nocturnes ou les autres) sont présentées.

© Delphine GODARD et Nathalie WEIL et illustré par Stéphane NICOLET/ Nathan

Le vocabulaire sexuel est avancé, dommage toutefois qu'il ne propose pas celui des poètes, lui aussi très imagé mais aussi savoureux, cela permettrait tout de même de soulever le débat au dessus de la ceinture... ou de le redescendre avec plus de grâce!!

© Delphine GODARD et Nathalie WEIL et illustré par Stéphane NICOLET/ Nathan

Les illustrations de Stéphane NICOLET apportent ce ton humoristique. Quel beau parti-pris de prendre une ou deux références artistiques pour nous les montrer tous ces sexes. Puis c'est avec beaucoup de légèreté, de spontanéité (sans être dénué d'une petite malice) qu'il nous plante le décor, la diversité, les formes, les boutons, les émois, les vapeurs.

© Delphine GODARD et Nathalie WEIL et illustré par Stéphane NICOLET/ Nathan

Au final, un livre à mettre entre toutes les mains, à partir de 9 ans dixit la maison d'édition. Il répondra aux attentes de renseignements précis et aux envies de glousser en douce des plus jeunes.



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Et puis parce que j'irais voir à Paris l'exposition "Masculin/Masculin", un magnifique clip de présentation de l'exposition: ce sont là des représentations vidéo de tableaux présentés.
Il y a une mise en garde pour dérouter les plus jeunes, quel dommage! Ce n'est qu'un homme nu! Et vous pouvez lire le billet de Lily à ce sujet, je suis complètement d'accord avec elle!



vendredi 8 novembre 2013

Les inventions

Je trouve qu'il n'y a pas d'âge pour (tenter de) comprendre le monde. Et j'aime à découvrir des documentaires pas bêtes pour un sou et pourtant très inspirés. La collection "A petits pas" des éditions Actes Sud junior est vraiment une mine d'éléments pour expliquer mais aussi, et peut-être surtout, pour provoquer la curiosité. Nous en avons certains à la maison. Mais l'arrivée de la collection " A très petits pas" est encore un plus, elle cible les enfants à partir de 6 ans... juste de quoi les hameçonner dur, dur!
Dans l'optique de proposer avant 9 ans quelques leçons de chose, les 5 grandes leçons Montessori (la naissance de l'Univers et de la Terre, la naissance de la vie, la naissance de l'homme, la naissance de l'écriture, la naissance des nombres, des mathématiques), c'est avec précipitation que je me suis jetée sur quelques titres allant me servir.

© Véronique CORGIBET et Laurent KLING/ Actes sud junior

"Les inventions" de Véronique CORGIBET et illustré par Laurent KLING est un parfait début. Le jeune lecteur y découvrira quelques inventions primordiales pour notre société par double page thématique: le feu, l'écriture, l'électricité, la mesure des longueurs ou du temps, les médicaments par exemple.

© Véronique CORGIBET et Laurent KLING/ Actes sud junior

A chaque fois, une phrase d'accroche puis des chapitres très courts mettent l'accent sur une découverte. Des éléments importants sont soulignés comme le charbon, l'âge de bronze, le papyrus, la pénicilline. Cela donne une idée de la progression des inventions, leur insuffisance (pour certaines) et leur utilité. Le livre montre aussi que l'invention est un fait personnel et sa genèse géographique.

© Véronique CORGIBET et Laurent KLING/ Actes sud junior

Les illustrations de Laurent KLING apportent une dérision et un humour permettant de capter l'attention encore mieux. L'invention est là mais dans sa mise en pratique ou dans les expériences quelques fois malheureuses avant son achèvement. Délectable.

Au final un très beau documentaire, véritable porte ouverte à d'autres découvertes et à une focalisation sur certaines.

jeudi 7 novembre 2013

Le jour des corneilles


"Me vint une fois la question que voici: aurait-il enfoui son chérissement pour moi dans la tombe avec mère ? Je mâchais ce penser: "Serait-ce donc faisable de mettre en terre le sentiment humain? " Bien qu'avoisinant en âge la longueur d'une demi-vie au moins, je ne connaissais pas encore très bien les lois conduisant le monde. Pouvait-on inhumer le sentiment, comme on le faisait coutumièrement des chairs ? Produits de cœur seraient ainsi autant palpables que viscères, que musclures ? Aussi enfermables que gangstaires ? Cela, en tous cas, traduirait la sécheresse de père à mon endroit. Il me fallait éprouver cette vue."

(extrait de "Le jour des corneilles" de Jean-François BEAUCHEMIN)

**P.S: de nombreux romans sont restés pour moi des lectures fortes, secouantes. Elles ont impressionnées mon esprit comme une pellicule pendant des mois. Je n'ai pas pu les billetter là, je voulais choisir mes mots, vous donnez envie, trop en dire sur mon ressenti de lectrice peut-être aussi. Je n'ai donc rien écris. Depuis peu je vous laisse ici ou là des extraits de ces lectures passées depuis si longtemps, puis en actualisant au fil des lectures : les mots de l'auteur avec un début d'atmosphère pour vous donner envie de lire plus loin... avant mon billet.

Lettres de l'écureuil à la fourmi (heu, de l'ours à l'écureuil)


"Bien cher écureuil,

Il y aura sûrement un gros gâteau à ton anniversaire. Est-ce que, pour une fois, je pourrais le manger entièrement à moi tout seul ? Un gâteau au miel, de préférence. Tout le monde pourra regarder. Je le mangerai si goulûment que vous n'en croirez pas vos yeux. Tout le monde applaudira et criera de joie, je te le promets.
Ensuite, les choses pourront continuer normalement (se féliciter, déballer les cadeaux, danser, se dire au revoir, dire que c'était chouette, demander quel est le prochain anniversaire, etc.).
C'est juste un souhait, l'écureuil.
L'ours"

(extrait de "Lettres de l'écureuil à la fourmi" de Toon TELLEGEN et illustré par Alex SCHEFFLER)

mercredi 6 novembre 2013

Les mésaventures du gourou Paramarta

Souvent quand nous parlons de sage, nous pensons à une intelligence rare, posée. Nous pourrions croire que le gourou de ce conte tamoul en est un digne représentant. En fait, "Les mésaventures du gourou Paramarta" de Viramamunivar, traduit par Françoise DE VALENCE et illustré par Lydia GAUDIN CHAKRABARTY nous présente un vieil homme bien plus "pétillant", pas malin pour un sou (ou roupie encore moins une pagode). Un livre jeunesse avec une philosophie aussi pour les adultes!
 
© Viramamunivar et Lydia GAUDIN CHAKRABARTY/ Chandeigne

Paramarta est un gourou indien, il tient bien un mata, pensionnat où le suivent 5 disciples, mais son quotidien est ponctué de petits problèmes qu'il va s'évertuer à résoudre à sa manière. Traverser une rivière en prenant compte de l'humeur de l'onde, acquérir un cheval, payer des taxes etc.
Autant dire que chaque difficulté à la base va donner une péripétie d'anecdotes et de bétises. Oui, les pensionnaires, et même leur maître, ne brillent pas par leur sagacité ou leur discernement: ils se comptent sans penser à prendre dans le calcul la personne qui compte, ils achètent un œuf de cheval et quand celui-ci s'écrase au sol ne se rendent même pas compte de leur erreur mais imaginent bien une explication.
Le groupe part de mata en mata et de villages en villages pour mendier et devient ainsi la risée des habitants, les victimes des malhonnêtes et les protégés des braves gens, quoique après une belle petite moquerie. Ce conte en petites histoires est délectable et plein d'humour. Bien-sûr les disciples sont plutôt benêts, d'ailleurs leur nom les prédestine : Nigaud, Bêta, Nunuche, Zozo et Nouille. Chaque situation et personne rencontrée va souligner leur sottise.

© Viramamunivar et Lydia GAUDIN CHAKRABARTY/ Chandeigne

Il est alors question d'une forme d'intelligence, celle du commun ou des leçons de chose (ovipare ou vivipare mais aussi quelques notions communes de physique ou des cela va de soi comme de ramasser ce qui tombe au sol mais pas tout, tout de même, le turban mais sans le crottin de cheval, les vêtements listés mais aussi le brahmane).
Mais les disciples montrent bien là de l'attention, de la tendresse et les rapports humains prennent une place importante. La sottise oui, la malhonnêteté, la méchanceté et l'avarice, mais aussi l'étonnement, la moquerie douce et la compassion pour ce sage et ses disciples.
A travers le conte, la société indienne apparait aussi dans la mendicité, le système de caste avec les brahmanes, le rapport au travail, au respect de l'autorité (au sein d'un couple par exemple) mais aussi les croyances et les prophéties.

© Viramamunivar et Lydia GAUDIN CHAKRABARTY/ Chandeigne

Les illustrations apportent un exotisme et une forme de spiritualité avec ces lignes circonvolantes et les éléments aérés. J'aime aussi ce Paramarta aux grandes oreilles et les yeux écarquillés des disciples et de ceux qui écoutent leurs aventures.

Ce livre jeunesse est ainsi une belle lecture et entre les lignes une relecture de nos qualités, nos défauts et de ce qu'est peut-être la vraie intelligence, celle des rapports humains entre autre.

Merci à l'opération Masse critique de Babélio et aux éditions Chandeigne.