mercredi 5 mai 2010

Les corbeaux de Pearblossom

© Aldous HUXLEY et Beatrice ALEMAGNA/ Folio Benjamin

« Les corbeaux de Pearblossom » de Aldous HUXLEY et illustré par Beatrice ALEMAGNA est une lecture classique pour enfants. Classique, au sens que ce texte, seul écrit pour la jeunesse de cet auteur, mérite le détour même s'il est plus ardu dans ses phrases et dans la peinture de moeurs.

Mr et Mme Corbeau vivent sur les branches d'un arbre. Voisin caché vit un serpent qui profite des sorties quotidiennes de Mme Corbeau à l'épicerie pour manger l'oeuf pondu du jour. Mme Corbeau s'en rend compte par hasard.
« Monstre ! s’exclama-t-elle. Que faites-vous là ?
- Je prends mon petit-déjeuner, rétorqua le serpent la bouche plein, avant de regagner son trou. »

© Aldous HUXLEY et Beatrice ALEMAGNA/ Folio Benjamin

Effrayée, elle en parle à son mari dès son retour du travail. Mr Corbeau va demander conseil à Vieux hibou, un voisin plus sage (quoique). Ensemble ils vont jouer un mauvais tour à cet odieux serpent.

Ce texte a été écrit pour une enfant de la famille de l'auteur. Et c'est assez marquant de voir un quotidien, de classe, présenté de la sorte: jours travaillés, répartition des tâches, décision prises par les hommes. Il semblerait aussi que le lieu géographique soit le lieu de vie réelle de cette petite fille. Il y a toute une satyre dans ce petit conte. Il fait grincer des dents sur cette mise à l'écart de Mme Corbeau (qui parle trop et à qui on demande de fermer le bec), juste bonne à pondre et tenir le nid, et ce Corbeau, Mr, qui lui décide et s'accorde un temps privilégié, entre "hommes", avec son ami.

© Aldous HUXLEY et Beatrice ALEMAGNA/ Folio Benjamin

Ce n'est pas un texte simple, presque pas pour enfant, il est long et "plein". Mais même avec cette difficulté et même si l'égalité homme/femme (enfin Mr et Mme Corbeau) n'est pas une évidence, l'histoire offre une ingéniosité de la solution trouvée. Et nous rirons des effets comiques (peut-être de grands) et des petits détails : le serpent « se lécha les babines (sa maman ne l’avait pas très bien élevé)», les "hommes" dinent et papotent autour du journal sans faire attention à Mme Corbeau, ils peaufinent leur vengeance et se rient des affects de la belle aux plumes noires, le hibou se rase . La morale de l'histoire, pour le serpent, est aussi assez cynique mais permet de bien se venger des "tracas" de la vie.
Les illustrations de ALEMAGNA, toujours en "puzzle" et en patchwork de texture, proposent une vision moins serrée de l'action. Elles sont toujours une raison d'aimer encore plus le texte accompagné.

17/24

Ici l'avis d'Eolune
un autre avis plus complet sur la forme et le contexte

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