mardi 12 juillet 2011

Misako

© Lisa BRESNER et Batia HOLTON/ éditions Memo

"Misako" de Lisa BRESNER et illustré par Batia HOLTON fait aussi parti des livres que j'aurais aimé avoir dans la bibliothèque familiale. Et ce presque juste pour son auteure, Lisa BRESNER, dont j'ai aimé les incursions chinoises.

Ici c'est dans la ville de Kyôto que nous allons. Misako est une enfant au caractère bien trempé. Elle sait ce qu'elle aime et n'aime pas. Elle a la tête un peu en l'air et de petites manies pour faire l'intéressante. Son univers est rythmé au son des claquements de geta sur le trottoir. Ce son, chéri depuis l'enfance, est le seul à l'apaiser et à même de la réveiller.

© Lisa BRESNER et Batia HOLTON/ éditions Memo

"Il n'y a qu'une chose que je n'oublie jamais, c'est le gata gata de ses pas, le matin, quatre minutes et vingt-sept secondes après le coup de gong du temple des Trois Tortues.
Kan kan
Aujourd'hui, presque plus personne ne porte de Guéta, ces belles chaussures en bois montées sur des talons de santal, le cordon se glisse entre le gros orteil et le deuxième doigt de pied."

Mais un jour, la mystérieuse personne aux getas ne passe pas à l'heure du gong. Sa grand-mère lui avait raconté que pour qu'un vœu soit exaucé il faut traverser les 5 ponts de Kyôto sans prononcer un mot. Misako alors fait ses bêtises pour de vrai et, au lieu de partir à l'école, décide de traverser les ponts afin de retrouver ce son régulier qui la calme et la sécurise le matin.

Alors le village défile avec ses transports, son architecture, sa poésie, ses vendeurs ambulants. Mais ce n'est pas si simple de ne pas dire un mot pendant si longtemps. Des imprévus, un vieillard qui demande l'heure, une proposition et un début de drame ne vont pas lui rendre le silence facile.

© Lisa BRESNER et Batia HOLTON/ éditions Memo

Ce livre est plein de poésie, de sagesse (le tintement de la cloche permet de se rafraichir). Nous suivons une certaine manière de vivre au Japon, en parcourant les ponts de Kyôto. L'atmosphère est encore mieux rendue avec toutes ces sensations. Les bruits de la ville, du souvenir, de l'amitié (claquements, résonances, politesses) apparaissent au cœur du texte en japonais et sont repris en fin de livre. L'histoire se lit sans avoir besoin de la traduction. Les mots japonais donnent un rythme et la traduction faite, l'histoire prend encore plus de musique.
Les illustrations de Batia HOLTON sont très belles, malgré que la maison d'éditions ai choisie la moins belle à mon goût pour couverture. Une place de choix est offerte aux ciels mais aussi à une certaine idée que l'on se fait du Japon, de la poésie dans la verdure, de la tradition mais aussi des intérieurs.

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