dimanche 25 novembre 2012

Moi, si j'étais grand

"Moi, si j'étais grand" d'Eva JANIKOVSZKY et illustré par Laszlo REBER est une réédition de 1965. Nous aurions pu craindre que l’œuvre soit désuète sans compter qu'elle parle aussi de bonnes manières et non, elle est toujours d'actualité et est même jubilatoire.

© Eva JANIKOVSZKY et Laszlo REBER/ La joie de lire

Ce tout petit garçon rêve d'être grand, parce que, en tant qu'enfant, il est bien plus marrant d'être un garnement. Et bien-sûr seuls les adultes ont le droit de faire ce qu'ils veulent. Les enfants eux doivent obéir et regarder où ils mettent les pieds, ranger leurs jouets, mettre un pull etc...
S'il était grand il pourrait faire ce qui lui plait, ne pas rendre de compte. Il aurait aussi une amoureuse, une fille qui serait la mère de ses nombreux enfants. Parce que oui, il en veut des enfants pour pouvoir jouer avec eux et faire des "bêtises".

Ce petit garçon nous parle de l'éducation autoritaire des parents, qui donnent des ordres, pointent le doigt exigeant et incisif. Il faut se conformer à de bonnes manières comme se tenir bien à table sans bouger les jambes, se laver les mains ou ne pas manger de chocolat avant.

© Eva JANIKOVSZKY et Laszlo REBER/ La joie de lire

Certaines envies d'enfant sont magnifiques, "élever des poissons rouges dans la baignoire", "[faire] pousser un palmier dans le verre à dents", "[mettre] des gants blancs et [passer] la main le long de toutes les grilles" et nous y retrouvons toute la spontanéité et l'émerveillement de l'enfance. Et puis il y a les privilèges de l'adulte: toutes les activités ludiques (et lui étant interdites aujourd'hui) il serait le premier à les faire et en aurait plus, devant sa femme et ses enfants.

© Eva JANIKOVSZKY et Laszlo REBER/ La joie de lire

Devenir grand apparait alors comme une question de taille, une liberté trouvée, une absence d'obéissance de sa part. Devenir grand c'est acquérir les privilèges des adultes... tout en gardant ceux des enfants.
Le garçon commence aussi sa réflexion sur l'éducation parentale, parce que oui, il souhaite que ses enfants soient fiers de lui mais il souhaite aussi qu'ils ne se chamaillent pas, entre autre...

Les illustrations de Laszlo REBER sont presque caricaturales. Des profils, des situations, des gestes, le tout comme des exclamations.

© Eva JANIKOVSZKY et Laszlo REBER/ La joie de lire

Ce duo est marquant dans la culture hongroise et a influencé toute une jeunesse, voir ici.

2 commentaires:

  1. Oh oh !!! une envie subite d'avoir cet album entre les mains ;) Parce que moi, quand je serai petite.... je ferai ce que je veux ! Na !

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  2. Littérauteurs: heureuse de te savoir parmi ces billets! Oui ce que je veux!

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